Qu’est-ce que la subrogation ?

Louise

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La subrogation est un concept juridique qui consiste à transférer les droits, les obligations ou les créances d’une personne (le subrogeant) à une autre (subrogataire). Ce concept intervient généralement dans le cadre des contrats d’assurance ou de prêt. Quels sont les types de subrogations ? Comment fonctionne la subrogation ? Voici tout ce que vous devez savoir.

Subrogation : définition et fondements juridiques

La subrogation est définie comme la substitution d’une personne (le subrogé) à une autre (le subrogeant) dans la jouissance de ses droits et obligations. Elle est régie par des dispositions spécifiques du Code civil dans de nombreux pays. En France, par exemple, la subrogation est abordée dans les articles 1346 à 1350 du Code civil. Ce mécanisme permet au subrogé de se prévaloir des droits du subrogeant vis-à-vis du débiteur principal.

Les types de subrogation

Tout d’abord, notez que la subrogation tire son origine du droit romain. Étymologiquement, le terme vient du latin « subrogatio » qui signifie « substitution ». Le substituant peut exercer les droits et remplir les obligations du substitué. À la base, le concept était utilisé dans le cadre des contrats de prêt. Par ailleurs, il existe plusieurs types de subrogation. Mais, tous les types de subrogation sont principalement regroupés en deux catégories, à savoir : la subrogation conventionnelle et la subrogation légale.

La subrogation conventionnelle

La subrogation conventionnelle met en jeu des parties. Un contrat stipulant la différente partie impliquée marque l’accord. L’exemple illustratif est celui d’un contrat d’assurance. Ici, la compagnie d’assurance qui désigne l’assureur est subrogée aux droits de l’assuré. Ceci à partie du moment où elle verse une indemnité pour une perte couverte par la police d’assurance. La compagnie d’assurance prend ainsi la place de l’assuré pour récupérer auprès du tiers responsable.

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La subrogation légale

La subrogation légale met aussi en jeu des parties. Il peut s’agit de personnes ou de groupes de personnes. Cependant, ce type de subrogation intervient par le biais de la loi et non par un quelconque accord entre les parties impliquées. Elle est généralement adoptée dans le cadre du paiement de dettes. En effet, le créancier qui paie la dette d’autrui devient d’office subrogé aux droits du créancier initial. Ce lui permet de récupérer de tout droit le montant payé.

Le fonctionnement d’une subrogation : cas de l’affacturage

Prenons l’exemple d’un contrat de factoring, il est crucial que les débiteurs aient connaissance d’une éventuelle convention de règlement anticipé de leurs créances. Pour qu’une subrogation soit appliquée, l’affactureur demande que la mention de subrogation soit rajoutée sur toutes les factures envoyées aux clients. Toutefois, il faut s’assurer que les clients sont informés. Pour y parvenir, un tampon ou une étiquette doit figurer en haut de la facture. De plus, le factor peut envoyer un courrier type aux différents débiteurs.

Exemple de mention de subrogation

Voici ci-après un exemple de mention pour informer un client que sa facturation a été subrogée : « Pour être libératoire, votre règlement doit être effectué directement à l’ordre de « NOM DU FACTOR avec son adresse postale », qui le reçoit par subrogation dans le cadre d’un contrat d’affacturage et devra être avisé de toute réclamation relative à cette créance ».

Exemple de courrier type pour subrogation

« Messieurs,

Afin de simplifier notre organisation et de porter nos efforts sur l’amélioration de notre productivité, nous venons de conclure un contrat d’affacturage. Nos créances sur vous seront désormais prises en charge par un établissement financier.

Nous vous prions de bien vouloir noter qu’à compter du JJ/MM/AA, date de signature de notre contrat, le paiement de toutes les factures émises à partir de cette date devra être effectué entre les mains de notre factor à qui nous avons transféré, par voie de subrogation, la propriété de nos créances, et qui aura la qualité pour procéder au recouvrement de nos factures.

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Ces instructions vous seront d’ailleurs confirmées par une mention spéciale portée sur ces dernières. »

Conditions d’Application de la Subrogation

Pour que la subrogation soit effective, plusieurs conditions doivent être réunies :

  1. Existence d’une Dette : La subrogation ne peut intervenir que s’il y a une dette à payer. Il doit y avoir un créancier et un débiteur.
  2. Paiement par un Tiers : Un tiers doit avoir payé la dette ou s’être engagé à la payer.
  3. Accord ou Disposition Légale : Dans le cas de la subrogation conventionnelle, un accord explicite entre le créancier et le tiers payeur est nécessaire. Pour la subrogation légale, elle doit être prévue par la loi.

Importance de la Subrogation

La subrogation joue un rôle crucial dans la gestion des dettes et des risques. Dans le domaine des assurances, elle permet à l’assureur de récupérer les sommes versées en indemnisant l’assuré, en poursuivant le responsable du sinistre. Cela contribue à équilibrer les charges entre les parties et à éviter l’enrichissement injustifié.

En outre, la subrogation favorise l’efficacité des recouvrements de créances. Par exemple, une entreprise qui paie les dettes de ses filiales peut être subrogée dans les droits des créanciers initiaux, lui permettant ainsi de recouvrer les sommes avancées.

Cas Pratiques et Exemples

Pour illustrer l’application pratique de la subrogation, considérons quelques exemples :

  1. Subrogation en Assurance : Supposons qu’un assuré subisse un dommage causé par un tiers. Après l’indemnisation par l’assureur, ce dernier peut exercer une action en subrogation contre le responsable du dommage pour récupérer le montant de l’indemnisation.
  2. Subrogation dans les Prêts : Un garant qui paie la dette d’un emprunteur est subrogé dans les droits du prêteur. Ainsi, il peut poursuivre l’emprunteur pour recouvrer la somme payée.
  3. Subrogation dans les Contrats de Travaux : Un entrepreneur principal qui règle les dettes d’un sous-traitant envers des fournisseurs peut être subrogé dans les droits de ces fournisseurs et réclamer les montants dus au sous-traitant.

Peut-on refuser la subrogation ?

Oui, la subrogation peut être refusée dans certaines conditions. Dans le cas de la subrogation conventionnelle, le créancier doit donner son accord pour que la subrogation soit effective. Si le créancier ne consent pas à la substitution du tiers payeur à sa place, la subrogation ne peut pas se produire. Toutefois, dans le cadre de la subrogation légale, qui est prévue par la loi, le refus n’est généralement pas possible. La loi impose la subrogation dans des cas spécifiques, comme le remboursement d’une indemnité par un assureur, et ce type de subrogation s’applique automatiquement.

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Peut-on supprimer une subrogation ?

La suppression d’une subrogation est possible, mais sous certaines conditions strictes. Pour une subrogation conventionnelle, la suppression peut être négociée entre les parties concernées, c’est-à-dire le subrogeant (créancier initial), le subrogé (nouveau créancier), et éventuellement le débiteur. En cas de subrogation légale, la suppression ou l’annulation peut nécessiter une décision judiciaire, particulièrement si la subrogation a été accordée dans le cadre d’une procédure légale ou d’une obligation réglementaire. Les parties peuvent contester la validité de la subrogation en prouvant, par exemple, que les conditions légales n’ont pas été remplies.

Quel est le rôle d’un subrogé tuteur ?

Le rôle d’un subrogé tuteur est de surveiller et protéger les intérêts du mineur ou de l’incapable dans les actes administrés par le tuteur. Le subrogé tuteur est nommé pour éviter les conflits d’intérêts entre le tuteur et le mineur ou l’incapable, assurant une supervision supplémentaire. Il intervient notamment lorsque le tuteur doit passer un acte avec la personne protégée, ou lorsqu’il est soupçonné de mauvaise gestion ou d’abus. Le subrogé tuteur veille à ce que les décisions prises soient dans le meilleur intérêt du protégé et peut signaler au juge des tutelles tout acte ou comportement du tuteur qui pourrait nuire à la personne protégée.

Combien de temps dure la subrogation ?

La durée de la subrogation dépend du type de subrogation et des circonstances spécifiques. En général, la subrogation dure aussi longtemps que les droits et obligations transférés existent. Pour les subrogations liées aux dettes, cela signifie que la subrogation dure jusqu’à ce que la dette soit complètement remboursée ou que les obligations correspondantes soient éteintes. Dans le cas des subrogations en assurance, la durée peut être déterminée par les délais de prescription légale pour les actions en recouvrement, qui varient selon les juridictions et les types de sinistres. En France, par exemple, le délai de prescription pour les actions des assureurs en subrogation est de deux ans à compter de l’événement qui donne lieu à la subrogation.

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Louise est une rédactrice spécialisée dans les articles business, entreprise, formation et marketing. Avec une expertise pointue et une plume fluide, elle sait captiver et informer ses lecteurs tout en apportant une réelle valeur ajoutée. Son travail rigoureux et documenté est apprécié pour sa clarté et son impact.

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